Lors de notre petite ballade dans le charmant village de Nonza, nous sommes tombés sur la fontaine de Sainte Julie, également appelée la « Fontaine aux mamelles« . Tout ce qu’il faut savoir est ici. Et je peux vous dire qu’il s’en passe des choses particulières dans ce village…
Notre expérience
Après avoir passé le charmant village de Saint-Florent, nous sommes montés vers le Cap Corse pour découvrir le petit village réputé de Nonza. Un jour du mois de janvier, nous voulions découvrir ce petit coin de l’île avec ma meilleure amie qui était venue nous rendre visite pendant 4-5 jours. Beaucoup d’amis corses nous avaient conseillé de venir faire un tour à Nonza pour découvrir sa fameuse Tour Paoline et sa plage « noire ».
Nous sommes arrivés aux alentours de midi. Après avoir garé la voiture à l’entrée nord du village, nous avons marché jusqu’à la tour, pour prendre le temps de pique-niquer. L’endroit est vraiment superbe, la vue est dingue et qu’est-ce que c’était calme ! A part nous, il n’y avait pas un chat. Ah eh bien si, pardon, il y en avait justement un. Qu’est-ce qu’il était mignon ! J’y avais même consacré un article à l’époque.
Ensuite, nous devions repartir chez nous, car Max avait son entrainement de foot. Nous avons donc redescendu les escaliers de la tour, puis nous sommes passés devant l’église Sainte-Julie, au centre du village. En retrouvant la voiture, j’ai vu un panneau indiquant « Fontaine Sainte-Julie ». La curiosité nous a emporté puisqu’il fallait emprunter des marches entourées de verdure. C’était charmant mais aussi intrigant ! Surtout que la chienne, qui nous avait suivi tout le long de notre petit périple, a commencé à descendre les marches en direction de la fontaine. Comme si elle nous montrait le chemin. Forcément, mon amie Charlotte l’a suivie : nous étions donc en route pour la fontaine !
Au bout de quelques minutes de marches, nous découvrons la fameuse fontaine. Nous étions loin d’imaginer ce que nous allions trouver ici, dans cet endroit mystérieux… Il s’agit en fait, d’un sanctuaire…
« A cet endroit en l’an 303, le 22 mai, Sainte-Julie fut martyrisée et crucifiée pour sa fidélité à la foi chrétienne. Après son martyre, les seins coupés furent projetés contre le rocher duquel jaillit cette source miraculeuse. »
Deux versions contradictoires de l’origine et du martyre de Julie. Les voicis :
Version des Bollandistes
Sainte-Julie était issue d’une famille noble de Carthage. Après la prise de la ville par les Vandales de Genséric en 439 et la soumission de la population, Julie fut vendue comme esclave à un commerçant syrien, Eusèbe. La jeune chrétienne se dévoua avec zèle à son maître. Eusèbe l’embarqua avec lui lorsqu’il partit pour la Gaule. Il fit escale en Corse, près de Nonza, où l’on célébrait ce jour-là les dieux par le sacrifice d’un taureau.
Eusèbe se joignit aux festivités mais Julie, pleine de réprobation pour une fête païenne, demeura sur le bateau. Lorsque Félix Saxo, le gouverneur local, apprit qu’elle s’y trouvait, il enivra Eusèbe, qui refusait de la livrer. Lorsque le marchand fut endormi, il fit enlever la jeune chrétienne et lui demanda de sacrifier aux dieux. Julie fut condamnée à mort pour son refus et surtout pour sa réponse hardie. Elle fut frappée au visage jusqu’au sang, traînée par les cheveux, fouettée puis crucifiée. La légende veut qu’une colombe s’échappa de sa bouche, symbole d’innocence et de sainteté. Des religieux de l’île de Gorgone vinrent chercher son corps et le placèrent à l’abri dans leur monastère. Plus tard, ses restes furent transportés à Brescia et ouvrirent un culte à sainte Julie dans le Nord de l’Italie.
Version corse
Santa Ghjulia (Sainte-Julie) était native de Nonza, et contemporaine de Santa Divota, c’est-à-dire sous le règne de Dioclétien, au tout début du IVème siècle. Parce qu’elle refusait de sacrifier aux dieux, les Romains la torturèrent. La légende a retenu particulièrement l’un des supplices : ses bourreaux lui coupèrent les seins et les jetèrent contre les rochers, en contrebas du village de Nonza; deux fontaines jaillirent aussitôt de la roche. Le miracle enragea ses bourreaux, qui l’attachèrent à un figuier et la laissèrent mourir dans la souffrance. Comme dans la précédente version, une colombe s’échappa de sa bouche à sa mort.
Cette seconde version, fut complètement invraisemblable. C’est pourquoi c’est la première version qui fut adoptée par les offices du diocèse d’Ajaccio.
Le culte de Sainte-Julie
Les habitants de Nonza rendirent un culte fervent à Julie peu après son martyre. Un sanctuaire fut bâti en contrebas du village, mais détruit par les Barbaresques en 734. La Fontaine des Mamelles, qui ne s’est jamais tarie, attira très tôt une foule de pèlerins, venus de la Corse entière. Ses eaux, considérées comme miraculeuses, devaient opérer de nombreuses guérisons et protéger les mères contre le tarissement de leur lait. Certaines se rendaient en pèlerinage à Nonza, pieds nus, pour s’attirer les faveurs de la Sainte. Une plaque célèbre le martyre de Julie sur le rocher de la fontaine.
Aujourd’hui encore, chaque année, la Sainte-Julie, est fêtée dans le village et même dans toute la Corse, par de fastueuses cérémonies. Sainte-Julie fut proclamée patronne de la Corse (avec Sainte Dévote) par un décret de la Sacrée congrégation des rites du 5 août 1809.
Maintenant place aux photos ! Vous n’avez pas l’impression d’être dans un monde parallèle, ou bien dans un décor de cinéma ? Moi j’avais l’impression de me retrouver dans le film Le labyrinthe de Pan. Une ambiance très étrange pesait et c’était un peu flippant ! D’autant plus que je me suis retrouvée toute seule…
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Fontaine Sainte-Julie 20217 Nonza
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